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10 février 1923
Naissance de Pierre Fertil à Moisdon-la-Rivière

1943
Poitiers : classes préparatoires à l’École Normale Supérieure. Il fabrique des faux papiers d’identité pour la Résistance locale. Recherché par la Gestapo, il est contraint d’abandonner ses études  et se réfugie chez ses parents en Bretagne début 1944.

30 juin 1944
Après la  découverte du sabotage d’un câble de la Kriegsmarine, les Allemands ordonnent une rafle à Plonévez-Porzay. Pierre Fertil qui passait par là est pris dans la rafle.

Juillet 1944
De Quimper, un train de marchandises chargé de prisonniers part vers l’inconnu.

11 juillet 1944
Par une lucarne du wagon, Pierre Fertil réussit à jeter un petit morceau de papier  sur lequel il a griffonné ces quelques mots : “Si avez l’ occasion, prévenir Fertil, chez boulangerie Hénaf Locronan, que tout va bien. Suis de Locronan, connais Minette. Pierre Fertil”

Ce message est adressé  à  “Mme Danielou, École Ste Anne avenue de Neuilly, Paris”

Pierre Fertil  a choisi cette destinataire très connue à l’époque, pensant qu’ainsi son petit mot ne serait pas perdu. Ses parents le recevront quelques semaines plus tard…

12 juillet 1944
Arrivée du train à Compiègne après 13 jours et 12 nuits d’un voyage éprouvant.

28 juillet 1944
Pierre Fertil fait partie d’un convoi vers l’Allemagne.

31 juillet 1944
Le train arrive à son terminus : Neuengamme.

Septembre 1944
Pierre Fertil , matricule 40322, est affecté au Kommando de Blumenthal. Il travaille à la fabrication d’éléments pour sous-marins.

Avril 1945
A l’approche des alliés, pour se conformer aux ordres de Himmler, selon lequel aucun témoin des camps ne devait “tomber vivant entre les mains de l’ennemi”, Max Pauly, le commandant SS du camp de Neuengamme ordonne l’évacuation.

Les déportés sont jetés sur les routes, brûlés dans une grange, entassés dans des wagons à bestiaux, parqués dans des mouroirs, pendus, précipités à fond de cale dans des bateaux sur la Baltique : l’Athen, le Thielbeck et le Cap Arcona qui seront attaqués par l’aviation alliée et coulés.

Dans les derniers jours de la guerre, des milliers d’hommes , de femmes et d’enfants qui avaient survécu aux atrocités des camps, ont péri de façon dramatique.

Pierre Fertil fait partie du premier premier convoi, celui des invalides, les plus affaiblis : Le “train de la mort”. Le train arrive au bout de 8 jours à 60 km du point de départ, à la gare de Bremenwörde. Le voyage est un cauchemar. Les déportés survivants, exténués, doivent poursuivre le voyage à pied jusqu’à Sandbostel où se trouve un mouroir situé à proximité d’un camp de prisonniers de guerre.

Grâce à un prisonnier qui lui passe un uniforme, Pierre Fertil réussit à s’évader du mouroir en se faufilant dans un groupe de prisonniers de guerre.

29 avril 1945
Le camp est libéré par l’armée Britannique.

Mai 1945
Soigné par les Anglais, Pierre Fertil quitte le camp pour Lünenburg et rejoint Bruxelles en “forteresse volante” où il est hospitalisé. Puis retour en France où il est soigné dans un l’hôpital parisien (Bichat).

Après

Après avoir vu et vécu tant d’abominations, Pierre Fertil décide de consacrer sa vie à la médecine. Il épouse Janine qui lui donnera trois enfants et, en 1952, il entre à l’hôpital de Nantes comme médecin anesthésiste, rejoignant l’équipe exceptionnelle du Docteur Cornet, l’un des pionniers de la chirurgie à coeur ouvert.

A sa retraite, Pierre Fertil commence à peindre et à dessiner ses souvenirs de l’univers concentrationnaire.

C’est en juin 1998, lors d’un congrès de l’Amicale de Neuengamme, que Pierre Fertil rencontre Pierre Billaux, un autre survivant du camp qui le convainc de conserver ses oeuvres comme autant de témoignages sur leur expérience des camps.

2007
Pierre Fertil fait don d’une série de ses dessins à la Direction des Archives départementales du Calvados qui lui consacre une exposition très remarquée.

Pierre Fertil nous a quittés le 11 mars 2015

 

 

 

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